Le 25 avril 2017, je suis arrivée chez mon acupunctrice en état de panique. J’étais à la fois fébrile et angoissée. Je venais de lancer gesansfiltre.com en envoyant le lien de mon blogue à mon réseau de contacts. J’avais l’impression de faire un suicide professionnel en m’exposant personnellement au jugement de mes amis et de mes collègues.

En journalisme, nous devons être objectifs et faire fi de nos émotions pour rapporter les faits. Il est important de toujours démontrer les deux côtés de la médaille sans laisser filtrer notre opinion. En publiant des chroniques de société, je me donnais ainsi le droit d’écrire avec mon cœur et non avec ma tête.

J’avais envie de raconter des histoires sans filtre. Mes premiers textes étaient beaucoup plus personnels en relatant mon voyage au Costa Rica où j’étais à bout de nerfs après l’abolition de mon poste de Chef de nouvelles. J’étais tannée de donner mes idées et d’éditer les textes des autres. J’avais envie de trouver ma propre voix. J’avais surtout besoin de sortir du cadre en étant plus créative.

Montezuma est un village du Costa Rica situé sur la péninsule de Nicoya, donnant sur l’Océan Pacifique.

Crise des médias

Après avoir passé beaucoup trop de temps à me consacrer à mon travail, j’étais aussi exaspérée par mon milieu journalistique qui meurt à petit feu dans l’indifférence totale. Depuis 10 ans, nous sommes 43% de moins dans les salles de nouvelles alors que les fausses nouvelles polluent la sphère médiatique. Les conditions des journalistes ne cessent de se détériorer.

Depuis 2009, j’ai été victime de restructurations à trois reprises malgré tout mon dévouement pour compenser les budgets faméliques. Je pensais définitivement quitter le milieu journalistique pour me tourner vers la stratégie de contenu numérique. Nouvelle mine d’or selon les chasseurs de têtes en marketing qui me sollicitent sur LinkedIn. Et j’ai finalement encore les deux pieds en information!

« Ta passion pour le métier est contagieuse », m’a récemment dit un directeur d’un quotidien montréalais après avoir eu une discussion enflammée sur l’avenir du journalisme dans le contexte numérique. Ma profession a vraiment besoin de se renouveler pour intéresser son auditoire sur les plateformes numériques.

Les médias traditionnels risquent de bientôt fermer si les profits ne sont pas aux rendez-vous. Les citoyens ne sont malheureusement pas prêts à payer pour être informés. Et les actionnaires ne font pas dans la philanthropie.

Crédit photo: Bank Phrom

Sans filtre

Pour ma part, je me réveille parfois en me disant que je suis complètement folle de consacrer autant d’énergie à mon blogue. Pendant longtemps, je me suis définie en fonction de mon travail et de mon revenu qui alimentait mon style de vie plus déluré. Je me suis certainement assagie en devenant plus minimaliste et en faisant plusieurs compromis. Je ne dépense plus autant d’argent dans les restaurants, l’alcool et les vêtements. 

Je suis surprise d’avoir appris à gérer l’insécurité financière pour me permettre cette vie de pigiste qui m’alloue du temps afin de réaliser mes projets les plus fous. Je suis un électron libre! Moins riche, mais plus heureuse! Et toujours rongée par le doute!

Aujourd’hui pour payer mes comptes, j’enseigne la création de blogues à l’Université de Montréal, je réalise des reportages télé et je rédige des articles sans compter que je donne aussi des cours d’écriture créative autour d’une bonne tasse de thé. Je souris en constatant le chemin parcouru.

Ma vie est définitivement plus équilibrée malgré l’instabilité. Et tel que souhaité il y a un an, je partirai à Bali à la fin de l’été pour écrire sur la richesse des traditions artistiques et religieuses de ses habitants reconnus pour leur grande hospitalité. En revanche, la beauté de leur paysage est minée par la pollution. Je vais aller y jeter un coup d’œil de plus près pour montrer aussi l’envers du décor

Crédit photo: Joshua Newton

Honnêtement, je réalise que j’ai encore de la difficulté à assumer mes premières chroniques qui dévoilaient davantage ma vulnérabilité. Sporadiquement, j’ai envie de détruire ma première vidéo intitulée « Un nouveau départ » où je me sentais fragile. Ce n’est finalement pas si facile d’écrire sur soi sans se censurer. J’aimerais être capable de publier davantage de chroniques d’humeur plus intimes parce qu’elles semblent aussi vous toucher. C’est fairplay pour tous ceux qui m’ont confié des brides de leur vie que je révèle ici.

Douce folie

J’ai visiblement plus d’aisance à poser des questions aux autres en plongeant dans leur univers qui m’est souvent inconnu. Ouverte d’esprit, j’aime explorer les zones grises et les sujets tabous en donnant une voix aux gens marginalisés. Je demeure fascinée par l’être humain et ses contradictions.

En sortant de chez mon acupunctrice au printemps dernier –  en mode apesanteur et buzzée par les aiguilles – Camille m’a lancé : « Bienvenue dans ta nouvelle vie ». Elle ne pouvait pas mieux dire. Il faut juste avoir le courage de se lancer dans le vide pour réaliser ses rêves. Je suis moi-même étonnée de ma grande détermination à faire vivre Gesansfiltre.

Mon site web a généré près de 25 000 pages vues depuis sa mise en ligne alors que mes vidéos ont cumulé plus de 50 000 vues sur Facebook en 2017.  Merci lecteurs et lectrices d’être au rendez-vous! En espérant que ces chiffres exploseront dans la prochaine année grâce à vous! Aimez, partagez, abonnez-vous à mes médias sociaux : Facebook, Instagram, YouTube, Twitter.   C’est votre façon de m’encourager à poursuivre sur cette route!

**NB. Pour souligner le premier anniversaire de mon blogue, je vais republier sur ma page Facebook plusieurs de mes chroniques en y ajoutant un commentaire inédit pendant le mois de mai. J’ai également plusieurs beaux sujets à venir. À bientôt!

Auteure

J'adore raconter des histoires! Souvent comme journaliste, ici comme chroniqueuse.

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