Mea culpa. Je me sens coupable. Je n’ai pas eu le temps d’écrire pour Gesansfiltre ces dernières semaines. Et pourtant, c’est le point de départ de ma nouvelle vie de «freelance». Je ne réussis toujours pas à trouver un équilibre entre mes contrats et mon désir de donner une voix à ma réelle passion : écrire des histoires.

Gesansfiltre Les Catalys Web SérieJe viens néanmoins  de terminer un beau mandat de web-série, Les Catalys, sur les femmes en sciences et en technologies pour encourager les jeunes filles à percer dans des domaines à prévalence masculine.

Je suis particulière fière de notre concept coloré, tourné à la sauce YouTube et Vrak.tv. Le fruit d’une belle collaboration avec Raphaël Jolicoeur (Directeur création) et Claude Bastien (Réalisation).

Pour la scénarisation des capsules de sept minutes, j’ai interviewé dix femmes inspirantes auxquelles je pouvais facilement m’identifier ayant fait des sciences pures. J’ai toujours été divisée entre l’hémisphère droit et gauche de mon cerveau. Je suis à la fois créative et intuitive, et parfois beaucoup trop rationnelle, organisée et perfectionniste comme les femmes fonceuses et performantes que j’ai rencontrées.

Besoin de reconnaissance sociale

Adolescente, j’aspirais à devenir médecin comme la plupart des candidates des Catalys. Je voulais être pathologiste, j’étais fascinée par la biologie et les métiers hors norme. En vérité, j’aurais passé mes journées à vomir mes tripes. Je suis beaucoup trop sensible pour voir des cadavres mutilés. Je préfère nettement les imaginer pour une série télé.

Pour mes parents, les études étaient vraiment importantes. Je devais réussir dans un métier d’envergure ! me lance en entrevue Stéphanie qui est à la tête de deux importantes usines de fabrication d’aluminium. On m’a fortement incitée à choisir les sciences pour m’ouvrir toutes les portes. Je n’avais pas le sentiment que je pouvais faire autre chose. »

Idem pour moi. J’ai fait mes études secondaires au Collège Durocher, à Saint-Lambert. J’étais la pauvre parmi les riches. J’exagère un peu. J’étais monitrice dans les camps de vacances alors que des élèves visitaient les plus belles villas à l’étranger durant les vacances scolaires. J’ai rapidement compris qu’il fallait avoir de l’argent et du pouvoir pour faire partie de l’élite et conduire des voitures prestigieuses à 16 ans. La médecine demeurait ainsi le Saint Graal en étant l’un des plus hauts postes valorisés dans la société québécoise.

Monde imaginaire foisonnant

Gesansfiltre Jeunesse Geneviève RaymondPourtant, je raconte des histoires d’aussi loin que je me souvienne. En voyage de pêche avec mon père, j’étais la princesse de la forêt qui trônait sur le devant de la chaloupe en dialoguant avec les animaux, les oiseaux et les poissons. Du haut de mes 6 ans, j’inventais des rituels et des potions magiques pour m’excuser auprès de Dame Nature d’avoir pêché des truites pendant la journée.

Et j’ai ensuite passé d’innombrables heures à monter des spectacles de théâtre et de lip-sync avec mon meilleur ami d’enfance ou encore à écrire mes observations dans des carnets bariolés de dessins et de poèmes larmoyants. J’écrivais sur le grand amour avant même de connaître mes premiers émois. Mes attentes envers le prince charmant étaient déjà très élevées!

Tous mes tests d’orientation scolaire pointaient ainsi vers la création littéraire. Mes profs de philo et de français m’encourageaient fortement à étudier la littérature. À cette époque, je savais déjà qu’on ne pouvait pas gagner dignement sa vie en étant auteure. Je ne voulais surtout pas passer la semaine à « manger du kraft dinner » comme rigolait souvent mon oncle millionnaire en disant que j’étais l’artiste de la famille. Il avait raison. Le salaire médian d’un écrivain au Québec est en dessous de 3000 dollars par année.

Éternel combat intérieur

Au cégep, j’ai néanmoins eu une « écœurantite aiguë » des mathématiques avec le calcul différentiel et intégral. C’était trop abstrait. J’ai décroché. Je n’avais plus à prouver que j’étais brillante. Impossible d’aller contre ma nature. J’ai finalement opté pour le journalisme à l’Université du Québec à Montréal en espérant un jour être payée pour écrire et voyager.

J’ai toujours trouvé que c’était une profession noble. D’autant plus que mon ego était flatté en étant sélectionnée parmi une cinquantaine d’étudiants tricotés serrés et particulièrement compétitifs pour étudier dans un baccalauréat hyper contingenté qui nous amènerait sur un marché du travail saturé. C’était à la hauteur de mes ambitions. Je pouvais faire un « métier d’envergure » envers et contre tous.

Gesansfiltre Voyage Bali

Aujourd’hui, je tente de me consacrer davantage à la création et à l’écriture. Impossible de les conjuguer avec un emploi temps plein même si je m’ennuie parfois de « leader » une équipe dans une salle de nouvelles pour recevoir ma dose d’adrénaline et nourrir mon besoin de notoriété.

Ne pouvant vivre d’amour et d’eau fraîche, je continue à renflouer les coffres en multipliant les mandats grâce au rayonnement de Gesansfiltre. Je jongle toujours entre l’idée de gagner de l’argent ou d’investir mon temps dans des projets qui m’allument. Cette fois-ci, j’ai décliné un court mandat comme consultante en contenu numérique dans une entreprise canadienne de renom même si mon expérience média est visiblement plus payante en publicité!

Partir à l’autre bout du monde

J’ai ainsi l’intention de continuer à alimenter ma plateforme et à développer mon projet de web-série en lien avec mes valeurs et ma ligne éditoriale. Je travaille sur trois nouvelles chroniques que je souhaite publier d’ici mon départ pour Bali.

Je vous promets de revenir la tête pleine d’idées. J’ai hâte de découvrir la richesse des traditions artistiques et religieuses des habitants de l’Indonésie reconnus pour leur grande hospitalité. Je vais visiter des temples, des marchés, des artisans, des cultivateurs d’algues et je compte gravir un volcan, méditer, faire de la plongée, du surf, du rafting et apprendre à cuisiner balinais. Je n’aurai pas le temps de m’ennuyer! Suivez-moi sur Facebook et Instagram si vous avez aussi envie de vous évader!

Auteure

J'adore raconter des histoires! Souvent comme journaliste, ici comme chroniqueuse.

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