Il y a une vingtaine d’années, les 15 km de plages de Mal Pais, Santa Teresa et Hermosa, étaient accessibles seulement par bateau ou à cheval. Seuls les vrais passionnés de surf parcouraient des kilomètres dans les terres impraticables pour accéder aux fameuses vagues.

Depuis l’inauguration du traversier à Puntarenas, des jeunes surfeurs, des aventuriers, des adeptes de yoga et amoureux de la nature ont pris d’assaut ce paradis perdu de la péninsule de Nicoya. Selon le magazine Forbes, ce bord de mer fait partie des 10 plus belles plages au monde et les Costaricains seraient l’un des peuples les plus heureux de la planète.

L’ambiance « baba cool » charme les touristes en quête de liberté. La bonne humeur des habitants est définitivement contagieuse. Moins préoccupés par l’argent, ceux-ci privilégient un rythme de vie lent loin du stress.

Plusieurs voyageurs, de passage, s’y sont accroché les pieds. Les expatriés gèrent aujourd’hui les hôtels, les restaurants, les boutiques et les bars, ouverts au gré des saisons et de la météo. Quant aux Costaricains, ils possèdent surtout les épiceries et les « sodas » qui servent les plats typiques du pays, notamment le gallo pinto et le casado qui sont faits à base de riz et d’haricots auxquels on ajoute des œufs ou de la viande pour le premier ou du bœuf, du poulet, du poisson ou des fruits de mer pour le second.

Tous partagent un amour indéniable pour la nature et la beauté de leur environnement. Le mélange des cultures et des différentes langues et dialectes est unique avec l’expression consacrée « Pura Vida ». C’est exactement le remède dont j’avais besoin pour décrocher de mon rythme de vie consacré au travail. Écrasée entre mes standards de qualité élevés et mon désir de performance, j’avais oublié de penser à moi.

L’envers du décor

Mais tout n’est pas noir ou blanc, les habitants de cet oasis ont aussi leur part d’ombre. Sous leurs airs de rastas et de hippies qui prônent le carpe diem – vivre le moment présent –, certains sollicitent au maximum les gringos (les touristes).

Lucide, j’avais parfois l’impression d’être un porte-monnaie ambulant qui tenait à distance les vautours. Dans ce décor exotique, la pauvreté est moins apparente, mais bien présente. On aperçoit les plus démunis à l’ombre des épiceries et des bars parce qu’ils n’ont pas les moyens d’y entrer. Des voyous peuvent abuser des visiteurs. C’est une question de survie!

Cette communauté singulière, ancrée dans cette jungle luxuriante, en vaut néanmoins le détour avant que les complexes hôteliers viennent ruiner le charme de ces plages sauvages. Il ne faut surtout pas ébruiter ce précieux secret… Chut.

Auteure

J'adore raconter des histoires! Souvent comme journaliste, ici comme chroniqueuse.

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